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L’Afrique du Sud à l’épreuve du carbone mondial

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Alors que l’Afrique du Sud dépend encore à 80 % du charbon pour produire son électricité, les nouvelles réglementations climatiques adoptées par ses partenaires commerciaux pourraient coûter plus de 500 000 emplois. Mais ces contraintes représentent aussi une chance de relancer sa compétitivité par le renouvelable.


Face à l’émergence des mécanismes d’ajustement carbone aux frontières (CBAM), l’Afrique du Sud est à un tournant stratégique. Le dernier rapport du réseau Net Zero Tracker, publié le 9 juin 2025, met en lumière une menace majeure pour la première économie du continent : plus de 500 000 emplois sont potentiellement en jeu, en raison de la dépendance du pays au charbon et de l’intensité carbone de son industrie.


Un modèle industriel en danger

L’Afrique du Sud compte parmi les pays du G20 les plus intensifs en carbone. Son mix électrique repose à 80 % sur le charbon, un désavantage compétitif grandissant à l’heure où l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon ou encore l’Australie mettent en place des taxes carbone sur les importations.

Le rapport note que :

  • 422 000 emplois sont exposés aux marchés ayant déjà adopté un CBAM.
  • 89 000 emplois dépendent d’exportations vers des pays en passe d’instaurer ces mécanismes.
  • 78 % des exportations totales (135 milliards USD en 2023) sont destinées à des marchés à zéro émission nette, dont la Chine, qui durcit elle aussi ses normes.

Secteurs les plus vulnérables

Les secteurs sud-africains les plus exposés à ces nouvelles régulations sont :

  • Métaux de base : 80 % des exportations vont vers des marchés “net zero”.
  • Agriculture : forte concurrence de producteurs à empreinte carbone plus faible.
  • Automobile : 65 % des exportations ciblées par des pays avec un CBAM actif ou en préparation.

Une opportunité pour accélérer la transition

Plutôt que de subir cette pression, l’Afrique du Sud peut la transformer en levier de modernisation. Le pays dispose :

  • D’un potentiel renouvelable exceptionnel (solaire, éolien).
  • De minéraux critiques essentiels à la transition verte mondiale (platine, chrome, manganèse, vanadium).
  • D’un cadre réglementaire en place : Climate Change Act 2024, Just Transition Framework.

Ces outils sont conçus pour soutenir une décarbonation progressive du tissu économique. Mais leur mise en œuvre dépend d’un soutien financier international, notamment via le Partenariat pour une transition énergétique juste (JETP) et les 8,5 milliards USD promis par les pays du G7.


Conclusion

Les mécanismes d’ajustement carbone représentent une alarme économique pour l’Afrique du Sud. Mais avec des réformes énergétiques audacieuses et une mobilisation des financements climatiques, ce défi peut devenir une opportunité : celle d’inscrire durablement le pays dans la nouvelle économie mondiale bas carbone.

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