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Sahel : Le CILSS appelle à une irrigation durable et une gouvernance inclusive

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Le 24 avril 2025, le Secrétaire exécutif du CILSS (Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse dans le Sahel), a accordé une interview à Radio France Internationale (RFI) dans laquelle il est revenu sur les défis persistants de la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans la région sahélienne. Cet échange s’inscrit dans un contexte marqué par une saison des pluies relativement favorable, mais où les difficultés structurelles et sécuritaires continuent de compromettre les progrès.

👉 Accéder à l’interview sur le site officiel du CILSS

Une saison des pluies meilleure, mais une insécurité persistante

Selon le Secrétaire exécutif, la pluviométrie enregistrée en 2024-2025 a été globalement favorable, mais cette amélioration météorologique n’a pas suffi à inverser la tendance de l’insécurité alimentaire dans plusieurs pays de la région. En effet, l’instabilité politique et les conflits armés, notamment au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Tchad, ont fortement limité l’accès aux terres cultivables et perturbé les marchés agricoles.
Ces obstacles ont pour conséquence directe une fragilisation des moyens de subsistance des communautés rurales et une accentuation de leur vulnérabilité, malgré des conditions climatiques momentanément plus propices.

L’irrigation comme levier stratégique

L’entretien a été l’occasion de rappeler l’importance de l’agriculture irriguée comme outil de résilience. Le Secrétaire exécutif a particulièrement mis en avant les conclusions du Forum de haut niveau sur l’irrigation au Sahel, qui s’est tenu à Dakar du 7 au 11 avril 2025. Ce forum a abouti à l’adoption de la Déclaration de Dakar+10, laquelle réaffirme l’engagement des pays sahéliens et de leurs partenaires à faire de l’irrigation durable une priorité pour atteindre la souveraineté alimentaire.

👉 Lire l’article dédié au Forum Dakar+10 sur le site de la Banque mondiale
👉 Consulter la Déclaration officielle Dakar+10 (PDF)

L’objectif déclaré est ambitieux : atteindre un million d’hectares sous maîtrise totale de l’eau d’ici 2035, en renforçant les investissements publics, en modernisant les infrastructures hydrauliques agricoles et en intégrant les petits producteurs au cœur des politiques publiques.

Financement, innovation et gouvernance locale

Le Secrétaire exécutif a également insisté sur trois piliers fondamentaux pour concrétiser cette vision :

  • Un financement accessible : il s’agit de développer des outils de financement adaptés aux réalités des petits exploitants agricoles, souvent exclus des systèmes classiques de crédit.
  • Une gouvernance inclusive : cela implique d’impliquer les collectivités locales, les organisations paysannes, les femmes et les jeunes dans la planification et la gestion des ressources hydriques.
  • Une innovation contextualisée : l’utilisation des technologies solaires pour le pompage, l’introduction de cultures à haute valeur nutritive, et la collecte d’eau de pluie sont autant de pistes mises en avant pour adapter l’irrigation aux conditions locales.

Un appel à l’action coordonnée

En conclusion, l’interview du Secrétaire exécutif du CILSS résonne comme un appel fort à la coopération régionale et internationale pour relever les défis multiples auxquels le Sahel est confronté. Entre insécurité, changement climatique et pression démographique, seule une transformation systémique de l’agriculture sahélienne, appuyée par une irrigation durable et une gouvernance décentralisée, permettra d’atteindre les objectifs de résilience et de souveraineté alimentaire.

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