Le changement climatique en Afrique : une facture qui atteint 5 % du PIB
Alors que les coûts liés au changement climatique en Afrique peuvent représenter jusqu’à 5 % du produit intérieur brut (PIB) de certains pays, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) appelle à renforcer les systèmes de prévision et d’alerte. Dans son rapport State of the Climate in Africa 2024, publié le 12 mai, l’agence onusienne met en lumière la gravité croissante de la situation climatique sur le continent.
Afrique du Nord : la sous-région la plus touchée par le réchauffement
L’Afrique du Nord est la sous-région la plus impactée par le réchauffement climatique en Afrique, avec une anomalie thermique de +1,28 °C en 2024 par rapport à la moyenne 1991-2020. À l’échelle du continent, la température moyenne a dépassé la norme de +0,86 °C, faisant de 2024 l’une des années les plus chaudes jamais enregistrées.
Des vagues de chaleur marine record autour de l’Afrique
L’océan Atlantique tropical et la mer Méditerranée ont enregistré des vagues de chaleur marines sans précédent. Près de 30 millions de km² ont été touchés entre janvier et avril 2024, perturbant les écosystèmes marins et les moyens de subsistance des communautés côtières.
Des précipitations extrêmes et des inondations dévastatrices
Le rapport souligne que les anomalies climatiques ont accentué les sécheresses dans le nord de l’Afrique australe, à Madagascar et dans le Sahel. En parallèle, des inondations meurtrières ont touché l’Afrique de l’Est et de l’Ouest, affectant plus de 4 millions de personnes, notamment au Nigeria, au Niger, au Cameroun et en République centrafricaine.
Effets sur l’agriculture et l’énergie : un frein au développement
La sécheresse en Afrique australe a réduit les rendements céréaliers de 16 %, et jusqu’à 50 % au Zimbabwe. Le Maroc a enregistré une baisse agricole de 42 %. Au lac Kariba, la chute du niveau d’eau a compromis la production hydroélectrique, entraînant des coupures de courant prolongées.
Intelligence artificielle et météo : les nouvelles armes contre la crise
L’OMM recommande aux pays africains d’investir dans des outils de pointe, comme les modèles de prévision numérique du temps et l’intelligence artificielle, pour anticiper les phénomènes météorologiques extrêmes de manière localisée. Des investissements structurés et des partenariats public-privé sont nécessaires pour renforcer la résilience du continent.