Alors que l’Afrique ne capte que 2 % des financements climatiques mondiaux malgré son immense potentiel solaire, l’Alliance solaire internationale (ISA) franchit une nouvelle étape avec le lancement de l’Africa Solar Facility (ASF). Ce mécanisme financier de 200 millions de dollars vise à stimuler l’investissement privé dans des projets solaires décentralisés, notamment hors réseau et en zones rurales.
Le projet a été officiellement dévoilé le 1er juillet 2025, dans un contexte marqué par un déficit structurel de financement des énergies renouvelables en Afrique. Il s’inscrit dans l’architecture de la Global Solar Facility de l’ISA, conçue pour soutenir l’électrification durable des zones non connectées.
Un partenariat stratégique avec Africa50
La gestion de cette initiative a été confiée à Africa50, plateforme panafricaine spécialisée dans le financement d’infrastructures. Elle sera chargée de :
- Sélectionner les projets éligibles, avec un accent sur les mini-réseaux solaires et les solutions hors réseau ;
- Structurer les montages financiers pour sécuriser les investissements ;
- Mobiliser des cofinancements, en réduisant les risques perçus par les acteurs privés.
Cette initiative vise à créer un environnement plus attractif pour les investisseurs, souvent refroidis par l’instabilité réglementaire, les retards de paiement, ou encore le manque de garanties bancables.
Une architecture financière tripartite pour rassurer les investisseurs
Pour répondre à ces défis, l’ASF repose sur une structure en trois piliers :
- Un fonds d’assurance, destiné à couvrir les risques techniques et politiques ;
- Un fonds de garantie de paiement, pour sécuriser les revenus des producteurs solaires ;
- Un fonds d’investissement, pour injecter des capitaux de démarrage dans les projets les plus prometteurs.
L’objectif affiché par l’ISA est clair : mobiliser jusqu’à 6 milliards de dollars de capitaux privés en Afrique grâce à ce mécanisme catalytique.
Une réponse aux besoins massifs du continent
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le continent africain devra attirer 25 milliards de dollars par an d’ici 2030 pour atteindre l’objectif d’accès universel à l’électricité. La majorité de cette demande se situe en zones rurales, où le solaire décentralisé représente la solution la plus rapide et la plus efficace.
Conclusion : L’Africa Solar Facility pourrait marquer un tournant pour l’électrification durable de l’Afrique rurale. En réduisant les risques pour les investisseurs, cette initiative a le potentiel de libérer des flux de capitaux massifs vers un secteur encore sous-financé, mais essentiel à la transition énergétique et à la justice sociale sur le continent.