Face à une explosion de la connectivité en Afrique, les besoins énergétiques du secteur télécoms s’intensifient. L’opérateur Vodacom prend les devants avec un approvisionnement 100 % renouvelable, marquant une étape majeure pour la durabilité numérique sur le continent.
Alors que les centres de données, les réseaux 4G/5G et les usages digitaux se multiplient sur le continent africain, la question de l’empreinte carbone du secteur télécoms devient de plus en plus pressante. Dans ce contexte, Vodacom, présent dans plusieurs pays africains, annonce une couverture intégrale de ses besoins en électricité achetée par des sources renouvelables pour l’exercice fiscal écoulé — une première pour un opérateur multinational en Afrique.
Un secteur énergivore face à une croissance exponentielle
Avec une consommation annuelle de 2076 GWh, dont 1275 GWh d’électricité achetée, le groupe Vodacom a misé sur trois leviers complémentaires :
- la production sur site (solaire, en particulier),
- les contrats d’achat d’électricité verte (PPA),
- et les certificats d’énergie renouvelable (RECs), mobilisés à hauteur de 906 GWh.
Cette stratégie reflète une tendance de fond : selon l’Union internationale des télécommunications, la croissance annuelle moyenne de la pénétration d’Internet en Afrique atteint 16,7 %, soit le double de la moyenne mondiale. Or, cette dynamique pèse lourdement sur les réseaux électriques déjà sous tension dans de nombreux pays du continent.
Un modèle de durabilité pour le numérique africain
Le rapport « Chasing Net Zero » de KPMG (2024) souligne que l’électrification renouvelable et la sobriété technologique — comme l’usage de la 5G, jusqu’à 90 % plus efficace que la 4G — permettent aux opérateurs de contenir leurs émissions malgré l’explosion du trafic de données.
En misant sur un mix énergétique propre et des solutions décentralisées, Vodacom incarne une nouvelle génération d’opérateurs télécoms qui anticipent les risques liés au carbone tout en sécurisant leur capacité de croissance. Ce choix renforce également la résilience opérationnelle face aux défaillances de réseaux publics et confère un avantage compétitif sur le long terme.
Vers une connectivité verte et inclusive
Dans un continent où le potentiel solaire et éolien est immense, mais encore sous-exploité, l’exemple de Vodacom montre qu’il est possible d’allier expansion numérique et transition énergétique, même dans un secteur historiquement très consommateur d’énergie.
L’approvisionnement renouvelable dans les télécoms ne relève plus du symbole, mais devient une exigence stratégique pour accompagner durablement la croissance digitale de l’Afrique. Une feuille de route que d’autres acteurs du secteur pourraient bientôt être contraints d’adopter à grande échelle.