Kotido, Ouganda – Dans la région semi-aride de Karamoja, au nord-est de l’Ouganda, une initiative de reboisement d’envergure vient d’être lancée à Kotido, portée par l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), en partenariat avec la municipalité locale et avec le soutien de la Banque africaine de développement (BAD). Objectif : renforcer la résilience climatique, restaurer les écosystèmes dégradés et mobiliser les communautés autour d’une culture environnementale partagée.
Le projet a été inauguré en présence des autorités locales – commissaire de district, maire, conseillers municipaux – ainsi que de représentants ministériels, d’experts de la société civile, de leaders communautaires féminins et de délégations de la BAD et d’IGAD. Cette initiative vise à sensibiliser à la déforestation, à promouvoir la gestion durable des terres, et à planter des arbres fruitiers, d’ombrage et multi-usages dans les écoles et bâtiments administratifs de la commune.
Reboiser pour éduquer et nourrir
L’opération s’est étendue à 10 établissements scolaires et 2 bureaux administratifs, avec près de 5 300 arbres plantés (300 à 700 par site), allant du primaire au technique. En parallèle, les partenaires ont distribué des réservoirs d’eau (10 cuves de 1 000 L), du matériel d’arrosage et 100 foyers améliorés destinés aux femmes bénéficiaires.
Ces infrastructures accompagnent une stratégie complète : favoriser l’autonomie alimentaire, réduire la pression sur les forêts, et sensibiliser les jeunes générations via des clubs environnementaux scolaires chargés du suivi post-plantation.
Une démarche inclusive portée par les femmes
Pour Charles Ichogor, commissaire du district, « aucune action climatique ne peut réussir sans l’implication active des femmes ». Leur rôle central dans la sécurité alimentaire et la protection des ressources naturelles est reconnu dans le projet, qui ambitionne d’en faire de véritables ambassadrices environnementales.
Proposant de faire du 3 avril une journée annuelle de plantation à Kotido, le RDC a appelé à un engagement durable, affirmant que « chaque arbre planté doit survivre ».
Un projet à impacts multiples
Selon Joselyn Bigirwa, cheffe de mission de l’IGAD en Ouganda, le choix de Kotido s’est appuyé sur la présence d’un plan physique communal et sur l’implication active des autorités locales. Elle souligne les effets croisés de l’initiative : amélioration de la nutrition via les arbres fruitiers, accès à l’eau grâce aux cuves, réduction de la dépendance au charbon de bois, et amélioration de la qualité de l’air.
De son côté, Bela Emile Kouakou, du Secrétariat du Fonds africain pour le changement climatique (ACCF), a réaffirmé la volonté de la BAD de soutenir les communautés rurales isolées, en facilitant l’accès à des ressources climatiques concrètes. Le financement provient du trust fund ACCF, géré par la BAD pour accélérer l’adaptation sur le continent.
Une synergie éducation–environnement exemplaire
L’initiative s’appuie sur une forte coordination locale, avec l’engagement conjoint des services municipaux de l’Environnement et de l’Éducation. Les écoles deviennent des catalyseurs de transformation verte, impliquant enseignants, élèves et parents dans un effort de long terme.
En plantant les racines d’une culture de la durabilité à Kotido, IGAD, la BAD et les acteurs locaux démontrent que les solutions climatiques peuvent émerger du terrain, à condition d’investir dans l’inclusion, l’éducation et la continuité.