La Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec les Fonds d’investissement climatiques (FIC), a lancé un diagnostic pays sur l’équité de genre et l’accès à l’énergie, visant à orienter les politiques énergétiques inclusives dans six pays africains : le Ghana, le Libéria, le Mali, le Lesotho, Madagascar et le Malawi. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du Programme de valorisation à grande échelle des énergies renouvelables porté par les FIC.
L’objectif est clair : identifier les freins structurels à la participation des femmes dans le secteur de l’énergie propre, tout en proposant des solutions concrètes et adaptées aux réalités locales.
Des recommandations fondées sur des données probantes
Les rapports produits fournissent des recommandations spécifiques à chaque pays pour :
- améliorer le leadership féminin dans le secteur énergétique ;
- renforcer leur inclusion financière ;
- développer leur accès à l’entrepreneuriat vert et aux compétences techniques.
Ils proposent également des modèles de financement inclusifs, destinés à réduire les risques pour les entreprises dirigées par des femmes, et insistent sur la nécessité d’intégrer la dimension de genre dans les stratégies d’investissement, les politiques nationales et la planification énergétique.
Un engagement régional affirmé
Les résultats du diagnostic ont été présentés lors d’un événement de lancement virtuel organisé le 30 juin 2025 par le Département du changement climatique et de la croissance verte et la Division du genre et de l’autonomisation des femmes de la BAD. La rencontre a réuni des acteurs gouvernementaux, des représentants du secteur privé, des ONG et des bailleurs de fonds, démontrant un large consensus autour de l’enjeu de l’inclusion dans la transition énergétique.
« L’égalité des genres est une source d’innovation sérieuse et de croissance durable », a rappelé Al Hamndou Dorsouma, responsable du climat à la BAD, en appelant à une meilleure coordination institutionnelle et à des réformes intégrant pleinement la dimension de genre.
De son côté, Nathalie Gahunga, cheffe de division à la BAD, a lancé un appel à l’action en faveur d’investissements transformateurs et de politiques inclusives, soulignant que « le vrai travail commence maintenant ».
Des outils concrets pour l’action
Un plan d’action consolidé, présenté par Fewstancia Munyaradzi, directrice exécutive du Rand Sandton Consulting Group, propose de :
- combler les déficits de financement,
- renforcer les capacités institutionnelles,
- intégrer des approches sensibles au genre dans la formulation des politiques et la conception des projets énergétiques.
L’initiative s’inscrit dans une dynamique plus large : depuis 2020, la Banque et les FIC avaient déjà produit des fiches pays pour le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l’Ouganda, qui ont contribué à guider des interventions sensibles au genre dans les politiques énergétiques de ces pays.
Une priorité transversale pour la Banque
L’intégration de la dimension de genre est désormais systématique dans les opérations climatiques de la Banque, de la conception à la mise en œuvre. Ces nouveaux diagnostics viennent renforcer cet engagement, en fournissant aux gouvernements africains des outils opérationnels pour concrétiser l’égalité des genres dans le domaine énergétique.
En intégrant les femmes dans les chaînes de valeur de l’énergie propre — comme consommatrices, techniciennes, entrepreneures et décideuses — l’Afrique se donne les moyens de bâtir une transition énergétique plus juste, plus inclusive et plus résiliente.