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BOAD Development Days : cap sur l’innovation pour financer une transition durable en Afrique de l’Ouest

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Comment réinventer le financement du développement dans un contexte de vulnérabilités multiples ? Réunis à Lomé les 12 et 13 juin 2025 pour la première édition des BOAD Development Days, les décideurs publics, partenaires techniques et acteurs du secteur privé ont convergé autour d’un impératif commun : changer de paradigme pour répondre aux défis énergétiques, climatiques et agricoles de l’Afrique de l’Ouest.

Transition énergétique : vers une cadence nouvelle

Sous l’impulsion du Plan Djoliba, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) oriente ses financements vers des projets verts et inclusifs. Depuis 2021, 39 % des investissements dans la production d’énergie ont été alloués aux renouvelables, permettant l’ajout de 1440 MW de capacité solaire dans des pays comme le Togo, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire. Ces efforts s’accompagnent de plus de 240 milliards FCFA mobilisés pour des projets d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Mais pour son président Serge Ekué, aller plus loin est une nécessité stratégique : avec une population encore majoritairement privée d’électricité et un mix énergétique dominé à 70 % par les centrales thermiques, l’UEMOA doit inventer ses propres outils. « Nous devons sortir des sentiers battus pour concevoir des solutions nouvelles », affirme-t-il. Dans cette optique, la BOAD lance un Fonds Climat de 50 milliards FCFA, une ligne de dette subordonnée verte de 500 millions USD, et expérimente des prêts catastrophe (PACAN) adaptés aux contextes de crise.

Agriculture durable : renforcer les chaînes de valeur locales

Autre pilier du forum : l’agriculture, secteur vital pour l’emploi et la sécurité alimentaire. Les interventions de la BOAD visent à produire plus, mieux et durablement. Soutien à l’agriculture climato-intelligente, financement des PME agricoles, aménagement de 3800 km de routes rurales… autant d’initiatives structurantes pour une transformation en profondeur des systèmes alimentaires ouest-africains.

« Il faut accepter d’inventer, de tester de nouveaux outils, parfois audacieux mais toujours ancrés dans nos réalités », rappelle Ambroise Kafando, Directeur de la stratégie à la BOAD.

Stabilité et coordination, conditions de réussite

Au cœur des discussions : la stabilité régionale, sans laquelle aucun investissement ne peut prospérer. Face aux tensions sécuritaires croissantes, notamment au Sahel, la BOAD appelle à une coordination accrue entre les États, les bailleurs et les acteurs privés pour mutualiser les efforts et garantir une souveraineté énergétique et alimentaire durable.

Une dynamique à consolider

En quatre ans, la BOAD a déjà injecté 3300 milliards FCFA dans l’économie régionale, et 4510 milliards avec l’effet de levier des partenaires extérieurs. Le Plan Djoliba affiche un taux d’exécution de 98,8 % à mi-2025, preuve d’un pilotage stratégique maîtrisé.

Mais le défi n’est plus seulement d’exécuter. Il est désormais de fédérer les énergies et innover à contre-cycle, dans un monde où l’Afrique ne capte encore que 2 à 3 % de la finance climat globale. À Lomé, les Development Days ont esquissé une réponse : faire de la BOAD un orchestrateur systémique de la transformation verte en Afrique de l’Ouest.

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