La Banque africaine de développement (BAD) et le gouvernement togolais ont conclu, le 28 mai 2025 à Abidjan, des accords de financement totalisant 38,9 millions de dollars américains (environ 22,44 milliards de FCFA). Objectif : soutenir le développement d’infrastructures agricoles résilientes au climat dans les Zones spéciales de transformation agro-industrielle du pays.
Les accords ont été signés en marge des Assemblées annuelles du Groupe de la BAD par le ministre togolais de l’Économie et des Finances, Essowè Georges Barcola, et la vice-présidente de la Banque, Nnenna Nwabufo, chargée du Développement régional, de l’Intégration et de la Prestation de services.
Ce financement se compose d’un don de 29 millions de dollars du Fonds vert pour le climat, administré par la Banque, et d’un prêt de 9,9 millions de dollars directement octroyé par la BAD. Il marque une avancée importante dans la coopération entre le Togo et la Banque, l’un des partenaires clés du pays.
« Ce projet reflète notre ambition commune d’encourager une croissance inclusive et durable, à travers la promotion d’une agriculture adaptée au changement climatique, en phase avec la Feuille de route gouvernementale Togo 2025 », a déclaré M. Barcola.
« Il s’agit du tout premier financement du Fonds vert pour le climat en appui à une Zone spéciale de transformation agro-industrielle, au Togo et même en Afrique. Il est essentiel d’élargir notre soutien à la transformation du secteur agricole, tout en intégrant les énergies renouvelables », a ajouté Mme Nwabufo.
Un programme intégré pour des chaînes de valeur agricoles durables
S’inscrivant dans l’initiative stratégique de la BAD « Nourrir l’Afrique », les Zones spéciales de transformation agro-industrielle visent à stimuler la productivité agricole, l’industrialisation et la commercialisation des produits. Mais leur succès repose sur les petits producteurs, particulièrement exposés aux effets du changement climatique.
Le programme financé cible donc la réduction de la vulnérabilité climatique et des émissions de gaz à effet de serre dans les chaînes de valeur agricoles. Il renforcera la résilience des agriculteurs, des coopératives et des communautés, tout en favorisant l’adoption de pratiques agricoles climato-intelligentes sur près de 10 000 hectares.
Parmi les activités clés :
- L’aménagement de 10 000 hectares en agroforesterie pour séquestrer le carbone et améliorer la biodiversité.
- Le renforcement des services d’information climatique, avec la création ou l’expansion d’un réseau de stations agrométéorologiques, le déploiement de systèmes d’alerte précoce et d’outils d’aide à la décision.
- L’appui à l’innovation pour les femmes rurales, notamment via des techniques d’irrigation à petite échelle, des outils de transformation et de séchage à faibles émissions, et l’accès à des marchés via des coopératives agricoles.
Ce programme vient compléter les efforts existants dans le projet national de transformation agroalimentaire, avec une forte dimension climat et genre.