Face à la saturation croissante du réseau routier et aux enjeux environnementaux liés à la mobilité urbaine, le Bénin accélère la modernisation de son transport fluvio-lagunaire. Le Conseil des ministres du 28 mai 2025 a entériné la création de la Société béninoise d’infrastructures maritimes et fluvio-lagunaires, nouvel acteur public stratégique chargé de piloter les grands projets d’infrastructures côtières, lagunaires et fluviales du pays.
Une nouvelle société pour une stratégie de long terme
La nouvelle société aura pour mission d’élaborer et de mettre en œuvre une politique de développement durable du transport sur les plans d’eau intérieurs. Parmi ses prérogatives : le dragage des zones navigables, la préservation des écosystèmes côtiers, l’aménagement du territoire riverain, ainsi que la construction et la gestion d’un chantier naval national destiné à l’entretien de la flotte publique.
Lac Nokoué et lagune de Porto-Novo : un projet structurant
Le projet phare soutenant cette ambition est l’aménagement et la réhabilitation du lac Nokoué et de la lagune de Porto-Novo. Inscrit dans le Programme d’action gouvernemental 2021-2026, ce projet comprend :
- La construction de trois ports lacustres ;
- Le dragage des voies navigables ;
- La création d’îles artificielles pour maîtriser l’urbanisation ;
- L’interconnexion entre les modes de transport fluvial et routier ;
- La valorisation écologique et économique des berges et bas-fonds.
Un levier de désengorgement et de résilience urbaine
Le développement du transport lacustre vise à répondre à l’accélération de la croissance démographique de la région métropolitaine de Cotonou. En fluidifiant les déplacements et en offrant une alternative viable au trafic routier, il contribuera à désengorger les infrastructures existantes, réduire les coûts logistiques et faciliter l’acheminement des produits agricoles et manufacturés dans l’arrière-pays.
Un projet à fort impact environnemental et social
Au-delà des infrastructures, le projet comprend un important volet institutionnel et réglementaire pour garantir la durabilité du transport lacustre. Il prévoit également la promotion de partenariats public-privé et l’intégration de filières économiques comme la pêche, l’écotourisme ou la restauration des zones humides.
Ce projet s’inscrit dans une vision plus large du Bénin qui, à travers son plan stratégique 2025-2029 du ministère du Cadre de vie et des Transports, ambitionne de devenir d’ici 2030 un territoire vert, résilient et bien connecté. Doté d’un budget de 9,7 milliards de dollars, ce plan mise sur un système de transport multimodal, alliant efficacité, durabilité et inclusion sociale.