Le Burundi franchit une nouvelle étape dans sa stratégie de modernisation agricole avec le lancement officiel de la composante nationale du Projet intégré de développement Burundi-Rwanda (BRIDEP), soutenu par la Banque africaine de développement. Ce programme ambitieux positionne le développement agricole durable au Burundi comme moteur d’inclusion économique, de résilience climatique et d’intégration régionale.
Un projet structurant pour l’agriculture burundaise
Le 20 mai 2025 à Bujumbura, le gouvernement burundais et la Banque africaine de développement ont inauguré la composante burundaise du BRIDEP. Doté d’une enveloppe de 152 millions USD, le projet est déployé dans neuf provinces clés à fort potentiel agro-économique, de Kirundo à Cibitoke. Il vise à renforcer la sécurité alimentaire, accroître les revenus des petits producteurs et dynamiser les échanges commerciaux avec le Rwanda.
Selon Diomède Ndayirukiye, secrétaire permanent au ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Élevage, le projet marque « un jalon historique vers un développement durable, inclusif et intégré ». En misant sur l’irrigation, l’agro-industrialisation, et l’autonomisation des femmes et des jeunes, BRIDEP se présente comme un outil de transformation du monde rural.
Le développement agricole durable au Burundi passe par l’innovation
Le projet adopte une approche intégrée du développement agricole durable au Burundi, combinant aménagement des terres, élevage, innovation technologique et infrastructures logistiques. Parmi les principales réalisations attendues :
- 24 000 hectares de terres exploitées avec des semences climato-résilientes ;
- 6 000 hectares de marais et 18 000 hectares de bassins versants réhabilités ;
- 40 centres d’élevage privés pour relancer les souches de porcs et de volailles ;
- 120 000 ménages géolocalisés pour bénéficier d’une plateforme digitale facilitant l’accès aux intrants, financements et débouchés ;
- Deux agropoles pilotes à Cibitoke et Karuzi, catalyseurs de l’industrialisation agroalimentaire ;
- Et la construction du premier poste frontalier à guichet unique à Akanyaru Haut, pour fluidifier les échanges transfrontaliers.
Une vision régionale pour une agriculture résiliente
Pour Pascal Yembiline, responsable pays de la BAD, le développement agricole durable au Burundi est indissociable de l’intégration régionale. Le projet capitalise sur des zones fertiles comme la plaine de la Ruzizi, symbole du potentiel agricole inexploité du pays. « Le projet contribuera à générer des emplois, renforcer les capacités locales et améliorer durablement les conditions de vie de milliers de ménages ruraux », a-t-il déclaré.
L’initiative incarne aussi une nouvelle génération de projets régionaux à fort impact, selon Pascal Sanginga, responsable agriculture et agro-industrie pour l’Afrique de l’Est à la BAD : « BRIDEP symbolise une stratégie commune entre pays voisins autour d’objectifs partagés. C’est un modèle structurant pour l’avenir de l’agriculture en Afrique de l’Est. »
Un partenariat fort pour une mise en œuvre sur six ans
Outre la BAD, qui en est le principal bailleur, le projet est cofinancé par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et bénéficie d’un engagement actif du gouvernement burundais et des populations locales. Prévu pour durer jusqu’en 2029, BRIDEP place le développement agricole durable au Burundi au cœur de la relance économique nationale et de la coopération régionale.