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Maroc : la filière des agrumes plombée par la sécheresse

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Deuxième filière fruitière d’exportation du Maroc après les fruits rouges, la production d’agrumes traverse une période critique. À la sécheresse persistante, qui réduit les rendements, s’ajoutent d’importantes pertes post-récoltes causées par une logistique agricole défaillante.

Selon Kacem Bennani Smires, président de la Fédération interprofessionnelle marocaine des agrumes (Maroc Citrus), près de 30 % de la production agrumicole est perdue chaque année après la récolte. En cause : l’absence d’une chaîne de distribution moderne intégrant la réfrigération, le transport optimisé et un stockage adapté.

« La chaîne logistique actuelle ne permet pas de conserver les agrumes dans des conditions optimales. Cela nuit à leur qualité à l’arrivée chez le consommateur, d’autant plus que les opérations de cueillette sont souvent trop longues », a-t-il déclaré au média Médias 24 le 13 mai.

Un secteur en recul, frappé par les aléas climatiques

Ces pertes logistiques viennent aggraver l’impact déjà sévère de la sécheresse. Le Maroc a perdu environ un tiers de sa superficie agrumicole en huit ans, passant de 128 000 hectares en 2016 à 91 000 hectares en 2024, selon Maroc Citrus. Cette contraction s’est traduite par un recul marqué de la production, qui est passée de 2,3 millions de tonnes en 2016/2017 à 1,8 million de tonnes en 2023/2024, selon l’USDA. Les exportations ont suivi la même tendance, chutant de 640 000 à 457 000 tonnes sur la même période, soit une baisse de 29 %.

Des investissements logistiques nécessaires pour inverser la tendance

Malgré ce contexte difficile, le potentiel de la filière reste élevé. En 2024, les exportations d’agrumes ont généré 554,1 millions de dollars de recettes, d’après les données de Trade Map. Une performance qui témoigne de l’attractivité persistante des agrumes marocains sur les marchés internationaux.

Pour inverser la courbe, les professionnels du secteur appellent à des investissements urgents dans les infrastructures post-récolte : chambres froides, plateformes logistiques modernes, réduction du temps entre cueillette et expédition. Ces leviers permettraient non seulement de préserver une plus grande part de la récolte, mais aussi de renforcer la compétitivité du Maroc à l’export.

Dans cette optique, le gouvernement a instauré une prime à l’export de 1 000 dirhams (environ 107 dollars) par tonne d’agrumes exportée vers des marchés cibles (UE, Royaume-Uni, Afrique), valable jusqu’en 2028. Une mesure incitative qui vise notamment à relancer les ventes d’oranges, en nette perte de vitesse.

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