Selon une récente analyse du Centre international pour l’agriculture et les sciences biologiques (CABI), l’Afrique est en passe de franchir la limite critique de +1,5 °C de réchauffement par rapport à l’ère préindustrielle d’ici 2050. Ce seuil, défini dans le cadre de l’Accord de Paris, est considéré comme une barrière à ne pas dépasser pour éviter les effets climatiques les plus graves.
Une vulnérabilité disproportionnée
Alors que le continent n’émet que 3,8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, il est pourtant l’un des plus vulnérables aux effets du changement climatique. Des données compilées par L’Économiste Bénin révèlent que l’Afrique se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale. Les conséquences : sécheresses récurrentes, inondations soudaines, vagues de chaleur extrêmes et déstabilisation des écosystèmes naturels.
Impacts agricoles majeurs
L’un des secteurs les plus affectés est l’agriculture, qui emploie près de 60 % de la population active africaine. Ce secteur dépend fortement des précipitations saisonnières. Une hausse de température de 1,5 °C pourrait entraîner une baisse de 15 à 25 % des rendements du maïs d’ici 2080, selon une étude de WWF International. Les cultures de base comme le sorgho et le mil seraient également touchées, mettant en péril la sécurité alimentaire de centaines de millions de personnes.
L’urgence d’une adaptation renforcée
Face à cette trajectoire alarmante, l’adaptation devient une priorité. Les experts appellent à un renforcement des capacités nationales pour anticiper les catastrophes climatiques : déploiement de systèmes d’alerte précoce, modernisation des infrastructures hydrauliques et soutien à une agriculture climato-intelligente. Le besoin de financements climatiques accrus, notamment via les mécanismes comme le Fonds vert pour le climat, est également souligné par les observateurs.