Le secteur agricole kényan, qui contribue à 21 % du PIB et emploie environ 26 % de la population active, reçoit un nouvel appui stratégique. À l’occasion du forum économique Kenya-Chine, le président William Ruto a supervisé la signature de deux accords d’investissement majeurs totalisant 430 millions de dollars pour développer et moderniser l’agriculture nationale.
Cette initiative, portée en partenariat avec le ministère du Commerce kényan, KenInvest et les autorités chinoises, s’inscrit dans la stratégie du Kenya visant à renforcer la contribution du secteur agricole à l’économie, tout en favorisant des opportunités d’investissements durables.
Deux projets structurants pour la production agricole
Le premier accord, signé avec Shandong Jialejia Agriculture and Animal Husbandry Technology, concerne l’installation d’une ferme avicole moderne sur un site de 40,5 hectares dans le comté de Kajiado. Avec une capacité d’accueil de 500 000 poules pondeuses, cette ferme vise à :
- Renforcer l’autosuffisance nationale en œufs et viande de volaille ;
- Réduire les importations alimentaires ;
- Créer des emplois ruraux qualifiés.
D’un coût estimé à 30 millions de dollars, ce projet devrait impulser une dynamique nouvelle dans la filière avicole kényane, traditionnellement dominée par de petites exploitations familiales.
Le second investissement, bien plus ambitieux, est porté par le groupe agroalimentaire chinois Zonken, à travers ses filiales Biotech Corporation Ltd et Zonken Environmental Technology Ltd. D’un montant de 400 millions de dollars, il prévoit :
- La culture et la transformation industrielle de l’aloe vera sur 121,4 hectares dans le comté de Baringo ;
- La création d’un domaine agricole de 29 hectares dédié à la culture de pommes et de raisins.
Ces projets combinent diversification agricole, agrotransformation et développement durable, en misant sur des cultures à haute valeur ajoutée adaptées aux conditions climatiques locales.
Un levier pour la modernisation des chaînes de valeur
Ces investissements ne se limitent pas à la production. Ils s’inscrivent dans une stratégie de modernisation des chaînes de valeur agricoles, visant à :
- Accroître la capacité de transformation locale ;
- Améliorer la logistique et l’accès aux marchés ;
- Stimuler l’innovation agricole grâce à l’introduction de technologies modernes.
À terme, ces projets pourraient attirer d’autres capitaux étrangers, notamment dans les segments de l’agro-industrie, de l’irrigation et de la logistique agroalimentaire, et encourager les réformes foncières et logistiques indispensables pour sécuriser l’accès à la terre et moderniser les infrastructures rurales.
Une dynamique favorable à une agriculture plus durable
L’orientation des investissements vers des filières durables comme l’aloe vera — une plante résiliente aux conditions arides — montre également une prise en compte croissante des enjeux climatiques dans les stratégies d’investissement agricole.
La valorisation locale de produits agricoles, au lieu de l’exportation brute, est aussi essentielle pour :
- Créer de la valeur ajoutée sur le territoire ;
- Renforcer la résilience économique des régions rurales ;
- Réduire l’empreinte carbone liée au transport international.
Ces projets s’inscrivent ainsi dans une approche combinant développement économique, inclusion rurale et adaptation au changement climatique, au cœur des priorités de financement vert et d’investissement responsable.