17 avril 2025 — L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté à une écrasante majorité (155 voix pour, 1 contre) une résolution historique proclamant la « Décennie des Nations Unies pour le boisement et le reboisement » pour la période 2027-2036. Cette initiative portée depuis plusieurs années par la République du Congo et son président Denis Sassou N’Guesso marque une avancée majeure dans la gouvernance mondiale des forêts et la lutte contre le changement climatique.
Une victoire pour le Bassin du Congo, sanctuaire planétaire
Deuxième plus grand massif forestier de la planète après l’Amazonie, le Bassin du Congo s’étend sur plus de deux millions de kilomètres carrés, abrite 10 % de la biodiversité mondiale et constitue aujourd’hui le premier puits de carbone au monde, séquestrant jusqu’à six fois plus de CO₂ que l’Amazonie. Face à la déforestation massive qui sévit dans d’autres régions tropicales, la forêt congolaise représente un rempart stratégique pour la stabilité climatique mondiale.
La République du Congo, qui abrite une portion majeure de cet écosystème, maintient 13 % de son territoire en aires protégées, une performance remarquable dans le contexte africain.
Une diplomatie verte ancrée dans le temps
Cette résolution onusienne vient couronner plus de quatre décennies d’engagement environnemental du président congolais, initiées dès 1984 avec la création de la Journée nationale de l’arbre. Plus récemment, depuis la COP 27 en 2022, Denis Sassou N’Guesso a multiplié les plaidoyers pour inscrire durablement le boisement et le reboisement au cœur des politiques climatiques mondiales.
C’est dans cette dynamique qu’il a convoqué à Brazzaville, du 2 au 5 juillet 2024, la première Conférence Internationale d’Afforestation et de Reboisement (CIAR). Cet événement a réuni plusieurs chefs d’État, des chercheurs, des représentants d’organisations internationales et de la société civile, actant la nécessité d’une mobilisation globale en faveur de solutions basées sur la nature.
Lors du Sommet des Trois Bassins Forestiers organisé en octobre 2023, le président congolais résumait son ambition :
« Protéger nos forêts, c’est protéger notre avenir. »
Une résolution ouverte à l’action collective
La Décennie du boisement et du reboisement (2027–2036) vise à encourager une reforestation massive dans le cadre d’une gestion durable, équitable et inclusive des forêts. L’Organisation des Nations Unies appelle ainsi les gouvernements, les organisations internationales, les peuples autochtones, les communautés locales, le secteur privé et le monde académique à participer activement à la mise en œuvre de cette initiative.
Au-delà de l’enjeu climatique, cette décennie représente aussi une opportunité pour :
- Créer des millions d’emplois verts ;
- Favoriser la restauration des terres dégradées ;
- Renforcer la souveraineté écologique des États forestiers tropicaux ;
- Mobiliser des financements innovants, notamment via les marchés carbone, les obligations vertes ou les fonds climat multilatéraux.
Une base pour une finance verte inclusive
Avec cette reconnaissance internationale, le Bassin du Congo pourrait devenir un laboratoire d’outils de financement innovants, à l’image des unités de boisement certifiées, des crédits carbone forestiers, ou encore des fonds souverains pour la nature. La Décennie des Nations Unies pour le boisement et le reboisement pourrait ainsi servir de cadre structurant pour orienter les flux financiers vers des projets réellement verts, mesurables et traçables, favorisant à la fois la conservation, le développement économique local et la justice climatique.