Avec l’appui de la Banque africaine de développement, le Rwanda franchit une nouvelle étape vers une mobilité urbaine durable et inclusive. Une étude de faisabilité est lancée pour un téléphérique innovant à Kigali, qui pourrait devenir un modèle pour d’autres villes du continent.
La capitale rwandaise se positionne comme un laboratoire de solutions vertes pour la ville africaine du futur. Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, en juin 2025, un don de 500 000 dollars destiné à financer l’étude de faisabilité de la première phase d’un réseau de transport par téléphérique à Kigali. Cette infrastructure aérienne serait une première en Afrique subsaharienne.
Une alternative verte pour désengorger la ville
Ce projet porté par Ropeways Transit Rwanda Ltd. (RTRL) ambitionne de déployer un système de 5,5 km capable de transporter 50 000 passagers par jour en 15 minutes, avec des impacts attendus majeurs : réduction des embouteillages, des émissions de gaz à effet de serre, et meilleure connectivité des zones périphériques à l’emploi et aux services.
Deux axes sont prévus :
- De Nyabugogo au Central Business District (CBD) ;
- Du Kigali Convention Centre à la cité sportive, incluant le stade Amahoro et la BK Arena.
Inspirée des systèmes de La Paz (Bolivie) et Singapour, cette initiative s’inscrit pleinement dans la taxonomie verte du Rwanda, sa stratégie de mobilité électrique, ainsi que sa contribution déterminée au niveau national (CDN), qui vise une réduction de 38 % des émissions d’ici 2030.
Un modèle de financement innovant
Le coût global du projet est estimé à 100 millions de dollars. Sa mise en œuvre repose sur un montage de financement mixte combinant subventions, prêts concessionnels, investissements commerciaux et assistance technique.
Les partenaires pressentis incluent :
- Africa50
- IFC
- TDB
- Africa Finance Corporation (AFC)
- Alliance pour l’Infrastructure Verte en Afrique (AGIA)
- ainsi que des investisseurs privés.
La Banque africaine de développement, à travers son Fonds de développement urbain et municipal (UMDF), finance également une évaluation du déficit de viabilité du projet. Celle-ci permettra de structurer un actif d’infrastructure prêt à l’investissement.
Un impact inclusif et social
Le téléphérique donnera priorité à l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, au transfert de technologies, à la création d’emplois verts, et à l’intégration des femmes et jeunes dans la chaîne de valeur du projet.
« Ce projet s’aligne sur la stratégie décennale de la BAD, la vision climatique du Rwanda, et les principes de l’AGIA. Il pourrait servir de modèle pour d’autres capitales africaines », souligne Akinwumi Adesina, président de la BAD.
La construction est prévue pour fin 2026 avec une mise en service en 2028.