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Énergie propre : l’Afrique n’attire que 2 % des 2 200 milliards $ d’investissements mondiaux en 2025

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Malgré un immense potentiel renouvelable, le continent reste à la marge de la transition énergétique mondiale, faute de financements adaptés.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié le 5 juin 2025 son rapport annuel World Energy Investment, qui confirme une accélération sans précédent des investissements mondiaux dans l’énergie. Sur les 3 300 milliards USD attendus en 2025, 2 200 milliards seront alloués aux technologies bas carbone. Pourtant, l’Afrique n’en capte que 2 %, alors qu’elle abrite 20 % de la population mondiale.


Une dynamique globale en forte croissance

Portés par les préoccupations climatiques, les stratégies industrielles vertes et la compétitivité des énergies renouvelables, les investissements dans l’électricité propre atteignent des sommets. Le solaire photovoltaïque à lui seul capterait 450 milliards USD, plus que toute autre technologie énergétique.

Mais ce boom mondial reste déséquilibré. Alors que la Chine, l’Union européenne et les États-Unis dominent les flux financiers, l’Afrique reste le maillon faible de la transition énergétique, faute de financements à la hauteur.


Des progrès, mais encore marginaux

Certes, les financements privés dans les énergies renouvelables ont connu une embellie, doublant entre 2019 et 2024, grâce à la baisse des coûts technologiques. Ils sont passés de 17 à 40 milliards USD. Cependant, les financements publics ont reculé : de 28 milliards USD en 2015 à seulement 20 milliards USD en 2024.

En cause : le désengagement progressif de bailleurs clés, notamment la Chine, dont les financements ont chuté de 85 % en six ans. Résultat : une dynamique freinée, alors même que les besoins énergétiques africains explosent.


Un paradoxe énergétique africain

Le paradoxe est criant : selon l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), le potentiel renouvelable de l’Afrique est mille fois supérieur à ses besoins en électricité d’ici 2040. Pourtant, les projets ne se concrétisent pas, en raison de :

  • La rareté des financements en monnaies locales ;
  • Le manque d’instruments de couverture des risques ;
  • Des pipelines de projets encore peu structurés.

L’AIE alerte : sans une mobilisation rapide et coordonnée des ressources publiques et privées, l’Afrique risque d’être le grand oublié de la transition énergétique mondiale.


Un appel à un financement structurant

Pour inverser la tendance, les experts appellent à :

  • Développer les financements concessionnels pour réduire les risques ;
  • Soutenir la préparation des projets bancables à travers des instruments comme le SEFA ou le CIF ;
  • Favoriser les partenariats public-privé dans les réseaux électriques et le solaire décentralisé ;
  • Renforcer les capacités des institutions financières africaines pour mobiliser davantage d’épargne locale.

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