Le projet de graphite Mahenge, développé par l’australien Black Rock Mining en Tanzanie, franchit une étape clé avec l’intégration d’une ligne électrique alimentée par de l’hydroélectricité. Ce choix stratégique renforce la dimension écologique du projet, appelé à devenir l’un des plus importants gisements de graphite au monde d’ici 2026.
En Tanzanie, le projet de graphite Mahenge s’affirme comme un futur pilier de la transition énergétique mondiale. Porté par la société australienne Black Rock Mining, ce projet de 225 millions USD vise une production annuelle de jusqu’à 340 000 tonnes de concentré de graphite sur une durée de 26 ans. L’entrée en production est prévue pour 2026.
Le 12 mai 2025, la compagnie a annoncé avoir signé deux accords avec la société nationale d’électricité TANESCO. Ces partenariats prévoient la construction d’une ligne électrique de 220 kV, destinée à relier le site de Mahenge au réseau hydroélectrique tanzanien. Cette ligne constituera la principale source d’alimentation en énergie de la future mine.
Une ligne hydroélectrique pour verdir le projet de graphite Mahenge
Estimée à 40 millions USD, la construction de la nouvelle ligne sera entièrement financée par Black Rock, qui en transférera ensuite la propriété à TANESCO. En contrepartie, TANESCO remboursera l’investissement sur les quatre premières années de production du projet. Bien que les modalités précises de ce remboursement n’aient pas été rendues publiques, l’accord constitue une avancée majeure pour sécuriser une alimentation en électricité stable, propre et à faible coût carbone.
Le PDG de Black Rock, John de Vries, a souligné que cette initiative permet de renforcer la compétitivité environnementale du graphite produit à Mahenge :
« Le réseau électrique tanzanien, largement basé sur l’hydroélectricité, permet à Mahenge de se positionner comme un fournisseur de graphite à faible empreinte carbone, bien en deçà des standards mondiaux. »
Un projet minier aligné avec les objectifs bas carbone de l’industrie
Avec cette approche, le projet de graphite Mahenge rejoint la tendance croissante des projets miniers alimentés par des sources d’énergie renouvelables. Alors que le secteur minier représente 4 à 7 % des émissions mondiales directes de gaz à effet de serre, selon une étude de McKinsey, les opérateurs sont de plus en plus incités à adopter des solutions énergétiques durables pour répondre aux exigences ESG (environnement, social, gouvernance).
Ce virage stratégique est particulièrement pertinent pour les minerais dits « critiques », comme le graphite, indispensable à la fabrication des batteries lithium-ion utilisées dans les véhicules électriques. Les clients finaux recherchent désormais des chaînes d’approvisionnement à faible intensité carbone, renforçant la valeur stratégique de Mahenge.
Un financement structuré autour de 179 millions USD
Black Rock prévoit de financer les 40 millions USD de la ligne électrique grâce à une facilité de financement de 179 millions USD, annoncée en septembre 2024. Ce financement, encore en attente de finalisation, doit également couvrir une partie des coûts d’infrastructure de la mine elle-même, estimés à 225 millions USD. Aucun calendrier précis n’a été communiqué pour le début des travaux sur la ligne électrique.
Une fois en service, le projet de graphite Mahenge devrait produire jusqu’à 340 000 tonnes de concentré de graphite par an, soit l’un des volumes les plus élevés au monde, positionnant la Tanzanie comme un acteur majeur de la chaîne d’approvisionnement mondiale en matériaux de batteries.
Une infrastructure clé pour un graphite éthique et durable
L’intégration de l’hydroélectricité dans la conception du projet Mahenge démontre une volonté de réduire l’empreinte environnementale de l’extraction minière, tout en augmentant l’attractivité du projet pour les partenaires financiers, industriels et institutionnels sensibles aux normes ESG.
Alors que la demande mondiale en graphite naturel continue de croître rapidement, notamment en Asie, en Europe et en Amérique du Nord, Mahenge pourrait devenir un modèle de développement minier durable sur le continent africain.