Chaque quatre ans, la scène internationale de la conservation de la nature se mobilise autour d’un événement d’importance : le Congrès mondial de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Cet événement rassemble les plus grands acteurs — gouvernements, organisations de la société civile, peuples autochtones, scientifiques, secteur privé — autour d’un objectif commun : redéfinir les priorités pour la nature et l’humanité.
Contexte et enjeux
La planète fait face à des crises écologiques multiples : perte de biodiversité, changement climatique, dégradation des terres, pressions sur les écosystèmes marins, injustices environnementales, etc. Le Congrès se présente comme un moment clé pour engager des décisions ambitieuses, partager les innovations, renforcer les collaborations et poser des jalons pour les décennies à venir.
En 2025, le Congrès se tiendra à Abu Dhabi, aux Émirats arabes unis, du 9 au 15 octobre au centre d’exposition ADNEC. C’est la première fois que cette grande Assemblée se tient dans la région du Golfe, ce qui ouvre des opportunités d’ancrage local et de mise en lumière des enjeux environnementaux du Moyen-Orient et du monde arabe.
Structure et volets du Congrès
Le Congrès s’articule autour de trois composantes principales : le Forum, l’Assemblée des membres et l’Exposition.
- Le Forum est la plateforme de discussions, d’échanges et de sessions thématiques : sciences, techniques, politiques, innovations, approches sociales, justice environnementale, etc.
- L’Assemblée des membres est l’organe décisionnel : les organisations membres de l’UICN votent des résolutions, recommandations et orientations pour l’action.
- L’Exposition offre aux institutions, universités, ONG, entreprises, communautés autochtones et commissions de l’UICN un espace pour partager projets, recherches, technologies et expériences de terrain. Le public est également invité à découvrir ces initiatives.
Autour de ces volets, des sommets satellites sont organisés — par exemple le Sommet des peuples autochtones (8-10 octobre 2025) pour donner une tribune dédiée aux visions et savoirs autochtones.
Thèmes majeurs de l’édition 2025
Le Congrès 2025 abordera cinq thèmes critiques pour promouvoir un futur plus soutenable pour la nature et l’humanité.
Quelques exemples de sujets inscrits au programme :
- Action de conservation résiliente à grande échelle
- Transition vers des économies et sociétés “nature-positives”
- Équité, justice environnementale et inclusion sociale
- Innovation disruptive et leadership pour la conservation
- Réduction des excès climatiques et des pressions sur les écosystèmes
Le programme détaillé propose des sessions hybrides (présentielles et en ligne) couvrant des thèmes comme l’agriculture, le commerce, la restauration des paysages, la biodiversité marine, ou encore les valeurs écologiques et culturelles.
Ce qu’on peut attendre comme résultats
Lors du Congrès précédent, organisé à Marseille en 2021, plus de 137 résolutions et recommandations ont été adoptées, couvrant un large éventail d’enjeux, des espèces menacées à la gouvernance environnementale.
Cette édition de 2025 est attendue pour produire des engagements concrets, des orientations pour les années 2026-2030, et un renforcement des alliances globales.
Au-delà des résultats juridiques ou politiques, le Congrès vise à catalyser des partenariats, stimuler l’innovation, mobiliser les financements et donner une visibilité renforcée aux initiatives locales et régionales.
Pourquoi ce congrès est important pour l’Afrique (et le Sénégal)
Pour le continent africain, souvent en première ligne des défis environnementaux (déforestation, désertification, perte d’espèces, changement climatique, pressions sur les ressources), ce congrès est une vitrine pour :
- montrer les expériences de conservation locale et les succès ;
- attirer des investissements pour la restauration écologique ;
- renforcer les capacités des ONG, communautés et chercheurs africains ;
- inscrire les priorités du continent dans les orientations globales ;
- favoriser les dialogues entre pays africains et acteurs mondiaux.
Au Sénégal, les ONG, les universités, les communautés rurales ou littorales peuvent tirer profit de cette tribune pour valoriser leurs actions locales (restauration des mangroves, agroforesterie, protection marine, etc.) et chercher des soutiens ou partenariats.
En résumé
Le Congrès mondial de l’UICN 2025 se présente comme un moment charnière pour orienter la trajectoire de la conservation mondiale dans un contexte d’urgence écologique.
Avec sa puissance de rassemblement et sa capacité à faire converger le politique, le scientifique, le communautaire et le privé, il offre une occasion unique de faire avancer les solutions pour une interaction harmonieuse entre l’homme et la nature.
