Face à la recrudescence des inondations et à la vulnérabilité croissante des ménages, le Ghana estime à 6 milliards de dollars le besoin d’investissement pour se doter d’un système complet de prévention et de contrôle des inondations. L’annonce a été faite par le ministre des Travaux publics, du Logement et des Ressources en eau, Kenneth Gilbert Adjei, lors d’une déclaration devant le Parlement en juin 2025.
Une urgence climatique qui fragilise les plus pauvres
Chaque année, les inondations affectent environ 45 000 personnes au Ghana, selon la Banque mondiale. En parallèle, près de 2 millions de personnes sont exposées à l’insécurité alimentaire, particulièrement dans le nord du pays. À l’horizon 2050, les chocs climatiques pourraient entraîner une baisse allant jusqu’à 40 % des revenus des ménages pauvres, souligne l’institution financière.
Le phénomène s’aggrave sous l’effet de plusieurs facteurs :
- l’urbanisation rapide de zones inondables,
- l’absence d’entretien des systèmes de drainage,
- les précipitations extrêmes liées au changement climatique.
Partenariats, finance climat et infrastructures durables
Pour répondre à cette crise structurelle, le gouvernement envisage de mobiliser des financements climatiques, de structurer des partenariats public-privé et de s’appuyer sur le soutien des bailleurs internationaux.
« Nous restons déterminés à bâtir un Ghana résilient face aux inondations et sûr pour tous les citoyens », a affirmé Kenneth Adjei, appelant à un engagement collectif pour « transformer cette crise en opportunité ».
Construire une résilience systémique
Dans ses recommandations, la Banque mondiale appelle le Ghana à adopter une trajectoire de développement climato-résilient et à faible émission de carbone, articulée autour de :
- systèmes d’alerte précoce,
- gestion durable de l’environnement et de l’agriculture,
- infrastructures urbaines résilientes,
- transition vers les énergies renouvelables.
Ce plan à 6 milliards $ s’inscrit dans une vision plus large de protection sociale, de souveraineté alimentaire et de développement durable, à condition que les financements suivent et que les mesures soient intégrées à tous les niveaux de gouvernance.