Avec Obelisk, l’un des plus vastes projets hybrides en Afrique, Scatec démontre qu’un montage financier robuste centré sur la dette sans recours peut catalyser d’importants financements internationaux pour la transition énergétique.
Le groupe norvégien Scatec a annoncé le 15 juin 2025 la clôture du financement du projet Obelisk, une centrale hybride combinant 1,1 GW de solaire photovoltaïque et 100 MW/200 MWh de stockage par batteries, située en Égypte. Montant total mobilisé : 479,1 millions USD, soit 81 % du coût total du projet (estimé à 590 millions USD).
Une structuration financière ambitieuse et reproductible
Ce projet repose sur un schéma de dette sans recours, mobilisant trois institutions financières de développement de premier plan :
- la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD),
- la Banque africaine de développement (BAD),
- et British International Investment (BII).
Un Equity Bridge Loan de 120 millions USD a également été structuré, permettant à Scatec de différer son apport en capital initial.
Le contrat d’achat d’électricité signé avec l’Egyptian Electricity Transmission Company (EETC) est libellé en dollars américains et garanti par l’État, assurant ainsi une prévisibilité des revenus sur une durée de 25 ans. Le projet sera déployé en deux phases, avec une première mise en service attendue au premier semestre 2026.
« Atteindre le bouclage financier de ce projet représente une étape majeure. Il témoigne de notre capacité à concrétiser des projets hybrides à grande échelle », a déclaré Terje Pilskog, PDG de Scatec.
Une expertise éprouvée sur le continent
Scatec applique ici la même approche que sur ses projets solaires de Mmadinare (Botswana) et Mogobe (Afrique du Sud), où respectivement 68 % et 91 % de la structure de financement reposaient sur de la dette non-recours. Ce modèle permet de limiter l’exposition directe de l’entreprise tout en maintenant un rôle opérationnel clé à travers les services d’ingénierie, de construction, d’exploitation et de maintenance (EPC/O&M).
Cette stratégie permet à Scatec de générer des revenus opérationnels récurrents, utilisés ensuite pour renforcer son apport propre sans alourdir son bilan.
Un signal fort pour les financements verts en Afrique
Le projet Obelisk illustre la montée en puissance des modèles hybrides intégrant stockage et énergie solaire dans les pays émergents. Il confirme que l’Afrique peut attirer des financements massifs dès lors qu’une structuration rigoureuse, un cadre contractuel sécurisé, et des partenaires crédibles sont réunis.
En ligne avec les ambitions climatiques de l’Égypte et les objectifs du pacte énergétique national, Obelisk devient un projet de référence pour les futures plateformes d’énergies propres à grande échelle sur le continent.
