Avec l’objectif d’atteindre 42 % d’énergies renouvelables dans son mix électrique d’ici 2030, l’Égypte s’appuie sur un soutien accru de ses partenaires européens pour financer une transition bas carbone centrée sur l’industrie, les transports et les énergies propres.
Dans la lignée de ses engagements climatiques, l’Égypte vient de signer un nouvel accord avec le Groupe de la Banque européenne d’investissement (BEI), portant sur l’utilisation d’une subvention de 21 millions d’euros accordée par l’Union européenne. L’annonce, faite le 15 juin 2025, confirme l’orientation stratégique du pays vers une croissance plus durable et sobre en carbone.
Décarboner l’industrie et renforcer la surveillance environnementale
Sur ce montant, 23 millions de dollars seront mobilisés pour financer des projets de réduction des émissions industrielles, de recyclage et de transformation des pratiques de production. L’objectif : décarboner un tissu industriel encore fortement émetteur, tout en renforçant l’efficacité énergétique et l’économie circulaire.
Une part de l’enveloppe sera également affectée à la numérisation de l’Agence égyptienne des affaires environnementales, afin d’améliorer le suivi des émissions et la régulation environnementale du pays.
« Ce soutien facilitera l’accès des entreprises locales au financement climatique et stimulera les investissements à grande échelle dans l’énergie renouvelable et la réduction de la pollution », a souligné Gelsomina Vigliotti, vice-présidente de la BEI.
Un objectif ambitieux : 42 % de renouvelables d’ici 2030
Le pays ambitionne de porter la part des énergies renouvelables à 42 % de sa production électrique d’ici à 2030. Pour y parvenir, Le Caire mise sur un bouquet d’actions combinant :
- le développement massif du solaire et de l’éolien,
- la modernisation du réseau électrique,
- l’introduction de transports propres,
- et des partenariats technologiques avec des acteurs internationaux.
Le coût total estimé de cette transition énergétique s’élève à 246 milliards USD, dont près de 80 % seront dédiés à l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre. Un financement à long terme qui s’appuie sur une coalition de partenaires : Banque mondiale, Union européenne, et bien sûr la BEI, déjà engagée à hauteur de 155,7 millions USD dans des prêts verts pour l’Égypte.
Une ambition alignée sur les priorités climatiques mondiales
Pour Rania A. Al-Mashat, ministre de la Planification et de la Coopération internationale, ce partenariat « marque une étape clé dans les efforts collectifs de l’Égypte pour accélérer sa transformation verte », alors que le pays subit les effets croissants du changement climatique, de la raréfaction de l’eau et de la pression démographique.
En mobilisant des financements mixtes et des subventions catalytiques, l’Égypte entend démontrer la faisabilité d’une transition énergétique ambitieuse dans un pays émergent, tout en envoyant un signal fort aux investisseurs : l’économie verte est en marche au sud de la Méditerranée.