L’Afrique, continent de solutions
Fortement exposée aux changements climatiques, l’Afrique dispose aussi d’un immense potentiel pour bâtir un modèle de résilience. C’est ce message qu’a porté le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed lors de l’ouverture de la deuxième édition de l’African Climate Summit, le 8 septembre à Addis-Abeba.
« L’Afrique doit être vue comme un continent de solutions, pas comme une victime », a-t-il déclaré, appelant à dépasser la logique de l’aide climatique pour construire un agenda centré sur l’investissement et la création de valeur.
L’Éthiopie en vitrine de la transition
Abiy Ahmed a présenté plusieurs initiatives phares de son pays :
- le Grand barrage de la Renaissance (5 150 MW), l’un des plus puissants projets hydroélectriques du continent ;
- la campagne Green Legacy, qui revendique des milliards d’arbres plantés ;
- le développement d’une agriculture climato-intelligente pour renforcer la sécurité alimentaire.
Il a également proposé la création de l’African Climate Innovation Compact, un mécanisme visant à recenser et structurer 1 000 solutions africaines prêtes à l’investissement d’ici 2030.
Un pipeline de projets pour mobiliser les financements
L’objectif est clair : constituer un pipeline crédible et standardisé de projets dans les énergies renouvelables, l’agriculture durable et la restauration des écosystèmes. Un outil indispensable pour attirer les capitaux privés et mobiliser les bailleurs de fonds.
« Nous devons faire de l’Afrique l’endroit où le monde constate la réalisation des objectifs climatiques ; où le reboisement devient une culture ; où l’agriculture intelligente nourrit des millions de personnes », a résumé le chef du gouvernement éthiopien.
Un défi financier colossal
Selon le rapport Climate Policy Initiative – Landscape of Climate Finance in Africa 2024, publié en octobre 2024, seulement 23 % des besoins annuels de financement climatique sont aujourd’hui couverts. Pour atteindre ses objectifs à l’horizon 2030, le continent doit mobiliser près de 2 000 milliards USD, soit environ 190 milliards par an, via des ressources publiques et privées, domestiques et internationales.
Vers un leadership africain renforcé
Prévu jusqu’au 10 septembre, l’African Climate Summit veut transformer les promesses en engagements concrets. L’annonce de la candidature éthiopienne pour accueillir la COP32 en 2027 illustre cette volonté d’ancrer le leadership africain dans la gouvernance climatique mondiale.
